Paroles d'artistes à STM

Publié le par collectif quand l'art rencontre l'industrie

Voici 4 interviews d'artistes réalisés sur site par Béatrice pendant le week-end d'exposition à l'usine STM :
 
Christine EYNARD 17, rue du Parc 26000 VALENCE tel 04 75 44 79 36
 
Dans mon travail, il y a une superposition entre les formes et les ombres.
Au départ je suis partie de branches à base de bouleau de Finlande, avec des fils qui forment un tout dans des formes plutôt fermées, puis j’ai commencé à ouvrir les formes dans l’idée de la croissance du végétal par la greffe, avec des branches de kiwi.
Ma dernière installation se décroche du mur et là interviennent les ombres. J’utilise des branches de saule formées quand elles étaient fraîches.
Le temps est important dans ma démarche, c’est un peu le travail de Pénélope, où j’enroule et enroule encore. Ça me ramène aux activités féminines ancestrales des gestes répétés, comme pour une méditation.
Mon parcours :
J’ai étudié aux Beaux Arts et ai continué un travail pour moi en plus de l’école, des ateliers, associations. J’ai passé le CAPES tardivement. Maintenant je suis professeur d’arts plastiques à Romans et je fais des expositions autour du thème du lien, du fil, du Land Art.
 
 
Chantal Roynette tel 04 75 81 13 72
 
Ici, je présente une série de collages et une chaise dite « palimpseste ».
C’est le principe où autrefois les moines enlumineurs utilisaient les parchemins et quand ils n’en avaient plus, ils les lavaient et les réutilisaient. C’est le principe du recyclage, on ne jette plus, on réutilise en transformant, ce qui s’oppose à notre société de gaspillage.
Le travail des palimpsestes est fait avec des canevas que je chine dans les vide greniers, à Emmaüs et que j’articule sur des mobiliers populaires, bon marché. Les canevas, je les appelle de l’art domestique, c’est la place du besoin de création en chacun, même dans les moins créatifs, on trouve ce besoin de composition. J’aime le travail de petits points qui fait penser ou ne pas penser, le choix des couleurs, l’interprétation. Il est amusant de trouver des doublons brodés par des gens différents. Un jour j’ai trouvé des canevas brodés par une femme de sa vie de jeune fille à sa disparition à la suite d’une maladie d’Alzheimer. On voyait l’évolution de sa vie de femme.
Ce qui tend les bras à ce canevas, c’est un siège populaire. Maintenant j’introduits aussi du plexiglas. Je travaille sur l’idée de la transparence et celle du palimpseste.
 
Les collages, c’est une manière à moi de préparer un nouveau travail en me séparant d’un autre. Ça me permet de faire le point, de vider ce que j’ai à vider, de me permettre de ne pas être dans la redite. Ce ne sont pas des œuvres, mais un état des lieux qui peut être intéressant à montrer, en fonction de ce qu’on peut me renvoyer.
Mon parcours
J’ai eu une formation d’étalagiste, ma famille s’opposant à ce que je fasse une formation artistique. J’ai travaillé dans la fabrication de costumes de spectacle. J’expose depuis 6 ans.
Dans cette exposition j’apprécie ce regroupement d’artistes underground, comme un mouvement de fond.
 
 
Badr El Hammami 06 18 38 40 16 et Naïs Van Laer 06 85 76 00 40
badrelhammami@hotmail.fr                             nais.mimou@hotmail.fr
 
Nous présentons une installation vidéo de 3 à 4 minutes en boucle. C’est un travail de vidéo où Naïs a filmé son frère. Elle a trouvé que cette vidéo pouvait être intégrée dans cette installation de l’usine. L’usine c’est un travail social, il fallait s’adapter à ce qu’on allait faire à ce lieu. Le lieu est une salle de décapage. Le décapage, c’est une mue, une transformation, un passage de l’adolescence à l’age adulte. Dessous l’image, il y a un banc, et du sable. Ce banc est là, mais la personne qui travaille ne va jamais s’y asseoir. C’est un objet hors temps, hors fonction. La vidéo de cet adolescent qui joue avec des jouets d’enfant alors qu’il a bientôt l’âge de travailler. Un banc comme celui la on le trouve souvent dans les lieux publics. On s’y assoie pour penser, ce qui nous renvoie aussi à nos souvenirs d’adolescent. Le travailleur qui décape le métal dans ce lieu peut aussi être renvoyé parfois à ses souvenirs d’adolescent. A la fin du film l’image montre le regard de l’adolescent, comme s’il voyait son avenir, de travailleur… ?
Il faut voir cette installation comme un tout.
Notre parcours
Nous sommes étudiants aux Beaux Arts de Valence : Badr en deuxième année, option vidéo
Anaïs en 3ème année, écriture et vidéo.
 
 
Armelle Girouard (Article supprimé)
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article